lundi 26 octobre 2009

la banque à figure humaine?

Bonjour à tous,

En ce début d'automne et en plein changement d'heure, j'avoue qu'il est difficile de tenir le cap. Ajoutez à cela que dans l'agence où je travaille, la directrice est en arrêt maladie et la personne à l'accueil licenciée à la fin du mois, vous comprendrez mon désarroi. Vous l'appréhenderez davantage lorsque vous saurez que nous ne sommes que 3 par agence... Bref, la semaine prochaine je pourrais bien être obligée d'ouvrir toute seule...
Vive la banque! vive la gestion des ressources humaines qui anticipe si bien ce type de problème!
Ce que je vérifie chaque jours, c'est que la direction ne se met absolument pas à notre place et gère ces questions au petit bonheur la chance sans grande réflexion. En réalité, il font confiance en notre dévouement et à notre professionnalisme pour palier leur manque d'organisation.
De manière générale, bien trop de pression repose sur nos épaules sans que quiconque se soucie de nous. Certains de mes collègues, pris de panique et terrassés par la surcharge de travail deviennent agressifs envers les clients, les culpabilisent ou les enfoncent. Pour ma part, j'ai choisi la voie inverse, malgré le stress de travailler en sous effectif et la pression commerciale, j'essaie de rester humaine avec mes clients. J'essaie de les aider à trouver une solution à leurs problèmes. Pourquoi? Pas par grandeur d'âme ou pour me donner bonne conscience, encore moins par loyauté pour mon employeur... Non, j'essaie de mettre de l'humain dans la relation cleint, tout simplement parce que ça me fait du bien tout en faisant du bien au client. Tout le monde est gagnant (et même si l'entretien ne se termine pas par une vente).
Récemment, j'ai reçu une jeune femme qui présentait un solde sans cesse débiteur. avec une interdiction bancaire récente et de nombreux impayés de prêt. En regardant le détail de son relevé j'ai bien vite compris ce qui la mettait dans une situation si difficile.
En fait, cette demoiselle ne pouvait résister à la tentation de l'achat de vêtement ou d'accessoire de mode. Comme elle travaillait déjà dans un magasin de vêtements elle disposait de ristournes sur beaucoup de modèles et continuait en dehors de ses horaires de traquer "la bonne affaire" dans les magasins de destockage qui fleurissent à foison dans la capitale. Elle avait accumulé tellement d'affaires, qu'elle n'arrivait plus à trouver la place pour les ranger. Elle ne savait plus comment gérer la situation. Je décidais de lui donner un coup de main.

Moi: Mademoiselle, vous vous rendez compte qu'en achetant tout cela vous n'avez pas seulement dépensé de l'argent?

La cliente: Euh, je ne comprends pas.

Moi: Mais au fil du temps, vous vous êtes constitué un capital. Certains investissent dans les actions, d'autres dans les biens immobiliers. Vous, vous avez mis votre argent dans les vêtements et les accessoires. Tout ceci a de la valeur.

La cliente: C'est vrai, je n'avais pas pensé à ça. Quand j'en ai trop, je les donne à des amies.

Moi: Et bien, en laissant ces affaires dans un coin, sans les mettre ou en les cédant gratuitement, vous dilapidez votre capital. Valorisez le en le vendant sur le net, aux enchères. Ce ne sont pas les sites qui manquent!

La cliente: Formidable, vous avez raison, je vais m'y mettre!

Et bien, croyez moi ou non, mais cette jeune fille a suivi mon conseil, ses comptes sont à nouveau au positif et à présent, elle peut épargner un peu d'argent...

Oui, certains banquiers tentent de faire leur métier dignement et ce malgré les pressions dont ils sont la cible. Halte au manichéisme des pseudo reporters des magazines d'information qui catégorisent toutes les professions et qui parfois disent tout et son contraire. J'aime pouvoir dire que je fais mon métier du mieux que je peux et le plus honnêtement possible.
À bon entendeur!


lundi 19 octobre 2009

Des petits trucs pour payer moins d'impôts...

Bonjour à tous,

Une fois n'est pas coutume, aujourd'hui, j'ai décidé de changer de cible dans mes billets d'humeur. Je ne vais pas seulement charger la banque qui m'emploie mais je vais essayer d'élargir le débat...
Jusqu'à présent, j'ai aimé vous dévoiler les perversions commerciales et mercantiles du système. Telle une Arlette Laguillier atrabilaire, j'ai honnis le Grand Capital et ses suppôts de Satan (dont je fais partie). Mais je ne vous avais pas tout dit. Entre vous et moi, si le milieu de la banque est si cynique et totalement amoral, c'est qu'il est en partie aidé, que dis je aidé! Soutenu et même perverti par un clientèle de particuliers fortunés qui ne pensent qu'à leurs intérêts.

En effet, hormis le problème des paradis ficaux qui fait aujourd'hui couler beaucoup d'encre et s'élever beaucoup de voix (Éva Joly et tant d'autres), il existe dans notre pays des dispositifs fiscaux tout à fait légaux et reconnus par la loi qui permettent à de riches particuliers de le devenir plus encore tout en faisant une économie d'impôts.
Ces derniers temps, parmi mes clients imposés à l'ISF s'est abattue la maladie de la grippe Locative.
Bien plus répandue que la grippe A, cette infection frappe les hommes et femmes de plus de 50 ans, dont le capital immobilier et mobilier s'élève environ à un million d'euros et qui veulent le faire fructifier davantage tout en payant moins d'impôt.
Les deux dernières semaines, j'ai reçu pas moins de 3 clients qui souhaitaient investir dans du Scellier afin de diminuer leurs impôts. Pour ceux qui ne sont pas abonnés à la Vie financière, le dispositif Scellier permet à des personnes d'acheter à crédit un bien dans un programme neuf et de déduire les intérêts d'emprunt de son impôt sur le revenu. Elles s'engagent en retour à le mettre en location à un prix relativement peu élevé.
À part encourager le bétonnage de nos provinces et aider les promoteurs à s'en mettre plein les poches , je ne vois pas bien ce que ce dispositif apporte à notre collectivité... si ce n'est une baisse important des recettes fiscales.
Lorsque l'État décide pour des raisons budgétaires de diminuer le nombres de prof' dans les écoles à la rentrée prochaine et qu'il met en place des dispositifs pour que des contribuables, souvent aisés puissent échapper à l'impôt tout en accumulant encore du capital, cela me laisse sans voix...
Les banques en finançant à foison ce type d'opérations se rendent complices d'un système plus discret et plus légal d'évasion fiscale. Mais à l'origine de cela se trouvent des gens qui trouvent normal de ne pas participer à l'effort commun pour maintenir notre système social. Le secteur bancaire est corrompu, certes, mais notre société l'est bien plus encore.
À méditer...

lundi 12 octobre 2009

Ça crachote, ça crachote sans arrêt...

Les médias nous bassinent avec le stress au travail, comme si c'était inévitable.
Au nom de la rentabilité, on fait pression sur les salariés pour qu'ils produisent toujours plus... Encore un suicide chez France Télecom. Etc, etc...
Oui bien sûr toute cette pression ça n'est pas facile, mais il suffit de prendre un peu de distance et tout devient plus simple. Nous autres employés de banque en réseau sommes en toute première ligne en terme de pression commerciale, mais avec un peu d'humour on arrive toujours à relativiser.
Voici un petit descriptif d'une journée type à l'agence pour vous montrer ce que la direction invente pour nous faire stresser...

8H45: Dans la bétaillère de la RATP, pressée contre un jeune homme qui n'a pas l'air d'avoir fait la découverte du déodorant et une dame aux cheveux gras (elle a des pellicules jusque sur son sac à dos, bah!), je me remémore ce que je dois faire aujourd'hui, les clients que je dois voir et les dossiers à traiter en urgence. Je ne vais certainement pas chômer.

9H00: Arrivée à l'agence, après un salut rapide à mes collègues, je file me faire un petit café histoire de me descotcher les yeux et de faire le contrôle des positions. Ça consiste principalement à regarder sur un écran ceux qui dépassent leurs autorisations de découvert et de les appeler pour leur demander de couvrir. Ça n'est pas sans mal, qu'ils se laissent faire...

10, 11, 12H: Les rendez vous se succèdent sans cesse. Les clients ont l'impression d'être chez le dentiste ou chez le médecin. Je les reçois les uns après les autres.

Et pendant ce temps, la maudite machine crachote, crachote...
Que crachote t elle du matin au soir, du soir au matin?? Le virus de la grippe A? Les nouvelles de la bourse? Non, non même pas. À longueur de journée la direction, nous envoie les classements des agences par fax , et ça sur chaque produit. Nous sommes assommés par 10 à 20 fax par jour nous indiquant où nous nous trouvons dans le classement général.
Pourquoi tant d'informations? Nous ne prenons jamais le temps de les lire car nous n'avons pas le temps. Souvent, ils sont annotés de petites phrases de la direction marketing du style " Il faudrait faire plus de ciblages" ou "comment se fait il que l'agence X n'ai pas su réagir sur cette campagne!". Le clan des "Y'a qu'a" et des "faut qu'on" est de retour.

14, 15, 16,17h: Ça continue. Du travail par dessus la tête et toujours cette machine qui crachote ses petits tableaux avec ses petits résultats et ses petits commentaires.

18h: C'est la fin de la journée, enfin!! Devant nous s'étale une vingtaine de feuilles de résultats que nous avons mis de côté au fur et à mesure. Qu'allons nous en faire? Du brouillon? du combustible pour cheminée, des sets de table?
Finalement on a décidé d'en faire des avions en papier... On s'est appliqué, on leur a même fait des peits yeux et on les a décoré au feutre fluorescent. Et puis on a essayé de les faire voler... sans succès....