lundi 21 décembre 2009

Acheter à tout prix!

Bonjour,

En période de sinistrose prè Noëlienne qui pointe le bout de son nez, j'ai préféré aborder un thème qui n'est peut être pas de saison mais qui est pourtant d'actualité.
Comme vous avez pu le lire dans tous vos hebdos et quotidiens, le prix de l'immobilier "baisse", enfin, non, il... comment dire ça...stagne.
Bref tout le monde se voit propriétaire certes mais très souvent propriétaire de surfaces gigantesques sans pour cela apporter grand chose en apport personnel.
À ce propos, je souhaiterais vous parler d'un de mes clients. Il a la trentaine, travaille dans une PME comme directeur commercial, et souhaite acheter un appartement qu'il me dit vouloir louer à un particulier. Rien jusque là de plus banal, si je ne vous disais pas que ce Monsieur veut acheter l'appartement qui se trouve à l'étage supérieur du bien dont il est actuellement propriétaire.
Pour moi, ce Monsieur n'a aucune envie de louer cet appartement (vos locataires vivent au dessus de vous, si vous avez des soucis de voisinages, ceux ci peuvent très vite dégénérer en soucis financier).
Par conséquent, ce Monsieur qui ne veut pas amener un kopek dans l'opération, qui va s'endetter à plus de 50% pour acheter un bien qu'il ne louera certainement pas longtemps, exige un bon taux car il est client depuis 2002...
Cela ferait rire s'il ne fallait pas en pleurer. La fièvre de la consommation aujourd'hui a tellement contaminé les populations que nous n'arrivons même plus à raisonner les personnes qui s'engagent dans des spéculations hâtives.
Bien entendu, je n'ai fait aucune proposition à ce Monsieur, car d'ailleurs voyez vous il était déjà en contact avec des courtiers qui lui permettraient de trouver un bon taux.
Il se trouve que la semaine dernière il a essayé de me joindre. Pas besoin d 'être Mme Irma pour deviner que ses courtiers n'ont pas trouvé de banque qui comptait le suivre sans apport.
Mais je suis sûre que malgré le risque que cela consiste Monsieur ne voudra pas entendre mes appels à la raison. Que ne ferait on pas pour avoir un duplex de 200 metres carrés en centre ville... On serait capable de mettre sur la paille soi même et toute sa famille. Mais voyez vous, le standing ça n'a pas de prix...

lundi 7 décembre 2009

des remerciements inattendus

Il arrive bien souvent lorsque l'on est responsable de clientèle que les clients réagissent de façon tout à fait attendue.
Ils contestent lorsqu'ils sont débités de leurs agios, ils râlent car leur chéquier est arrivé en retard. Bref rien que de bien habituel...
Cependant, quelquefois, nous pouvons être passablement étonnés par la réaction de l'un d'entre eux, et cela peut nous pousser à reconsidérer les choses sous un autre point de vue... Ceci étant dit, je m'explique.
Il y a environ dix jours, ma directrice entre dans mon bureau passablement ennuyée:

Ma directrice: Dis donc, Mlle L..., elle exagère un peu avec sa carte. On est en fin de mois, et elle se retrouve à déjà moins 5000 euros. Elle abuse!

Moi: Oui, mais tu sais ce que c'est. Elle a des tendances de shopaholic (accroc du shopping) mais en début de mois, elle retourne dans ses autorisations...

Ma directrice: Ouais, je vois le truc, jusqu'au jour où elle ne reviendra plus. Tu vois, avec un salaire de 4000 euros, c'est pas toujours évident d'être en positif dans ces conditions.
Allez c'est décidé! coupe lui la carte et qu'on en parle plus!

Moi: Bon ben, elle va faire la gueule, mais si c'est ça, allons y...

Et un peu la mort dans l'âme (je déteste faire ça) j'ai opposé la carte pour motif abusif. Le lendemain, je partais en vacances. Par conséquent, je n'ai pas eu de ses nouvelles jusqu'à mon retour.
Parmi mes premiers rendez vous, j'ai vu que son nom apparaissait... Le matin de notre entrevue, je me préparais à subir toutes les invectives du monde et la colère de ma cliente.
C'était donc avec un peu d'appréhension et quelques craintes que je reçus Mlle L (appelons là ainsi).
À mon grand étonnement, lorsqu'elle vint à ma rencontre, elle s'avança le sourire aux lèvres et prononça ces paroles:

- Mlle L...: Bonjour, avant toute chose, je voudrais vous remercier!

- Moi, interloquée: C'est gentil, mais j'aimerais bien vous demander pourquoi.

- Mlle L...: En fait, depuis le temps que j'abuse avec ma carte, je vivais dans la peur que vous me la coupiez. Je n'en dormais plus. J'anticipais mes réactions face à la catastrophe, je voyais les choses en noir. Je m'en faisais toute une histoire. À présent que la chose est arrivée, cela peu paraître ridicule, mais je me sens...soulagée!

À présent, cette cliente semble avoir renoué avec des comptes positifs et elle ne m'a encore réclamé de nouvelle carte...
Elle ne se sent plus menacée, elle semble bien plus heureuse.

Conclusion: si les banques semblent quelque fois dures et injustes, elles peuvent se révéler être un régulateur à la folie hyper consumériste des gens.

À méditer...